15 Déc Nouveau plan de lutte contre le racisme : la Région bruxelloise veut continuer à jouer son rôle de moteur des droits humains
Communiqué de presse
Nouveau plan de lutte contre le racisme : la Région bruxelloise veut continuer à jouer son rôle de moteur des droits humains
Sur proposition de la secrétaire d’État à l’Égalité des chances Nawal Ben Hamou, le gouvernement bruxellois a définitivement adopté ce jeudi 15 décembre le Plan bruxellois de de lutte contre le racisme 2023-2026. L’objectif est que chaque personne, indépendamment de sa prétendue race, couleur de peau, nationalité, ascendance et origine nationale ou ethnique puisse se sentir respectée et exercer ses droits à Bruxelles : celui de se loger, de travailler, de prendre les transports en commun, de se soigner ou de circuler en sécurité dans l’espace public. Avec la concrétisation de ce Plan, la Région bruxelloise veut continuer à jouer le rôle moteur qui la caractérise en matière de respect des droits fondamentaux.
Ce Plan et ses 48 actions très concrètes est totalement inédit :
- Parce que son élaboration se base sur «les « Assises contre le Racisme » organisées par le Parlement Bruxellois, une consultation sans précédent réalisée sous l’impulsion de son Président, Rachid Madrane. D’avril à septembre 2021, des dizaines d’expert.es académiques et de terrain ont en effet été entendu.es. C’est à partir de ces auditions que les parlementaires bruxellois.es ont rédigé 207 recommandations à l’adresse du gouvernement bruxellois.
- Parce que pour la première fois à Bruxelles, la lutte contre le racisme est envisagée de manière totalement transversale, sous le prisme de l’ensemble des compétences ministérielles.
- Parce que ce plan propose de s’appuyer sur un éventail large de méthodes éprouvées, tout en innovant pour prévenir toute forme de racisme. C’est cette méthode de travail qui a permis au gouvernement bruxellois et aux administrations concernées de s’emparer du travail associatif et parlementaire et de le traduire en actions concrètes.
Le Plan place la sensibilisation et l’information au cœur de ses actions :
- L’histoire des discriminations séculaires à l’égard des Roms, l’histoire de l’antisémitisme, de la colonisation et leurs traces dans l’espace public
- La valorisation des apports inestimables des immigré·es, des mouvements antiracistes et les enrichissements mutuels entre cultures de diverses origines
- La déconstruction des stéréotypes racistes
- L’éducation aux droits fondamentaux
- Le rappel à la norme interdisant le racisme et la discrimination dite raciale, l’adoption de nouvelles mesures dans certaines matières, le renforcement du contrôle de la législation anti-discrimination et enfin, l’application de sanctions lorsque cela s’avère nécessaire
- La formation continue de nombreux acteurs aux outils existants pour prévenir et contrer le racisme et la discrimination dans de nombreux domaines dont la sécurité, l’accès au logement, à l’emploi, aux services ou aux lieux festifs
- L’amélioration de l’accueil et de l’accompagnement des victimes, la garantie d’une plus grande accessibilité et la simplification des signalements
- L’amélioration des dispositifs dans les secteurs sociaux et de la santé
- Le perfectionnement des analyses pour objectiver les discriminations
Un plan largement concerté
En marge des Assises, le gouvernement a lui aussi lancé une multitude de consultations, soumettant ce Plan à l’avis des partenaires sociaux, du CCOJB, de la Coalition Napar et d’Unia. Chaque ministre et secrétaire d’État a ensuite été invité à intégrer au mieux ces avis.
Il en sera de même pour la mise en œuvre du Plan : le secteur associatif, qui se verra pérennisé dans son action au travers de la nouvelle règlementation bruxelloise relative au subventionnement pluriannuel du secteur associatif, sera un partenaire de choix.
En effet, si les pouvoirs publics activent tous les leviers à leur disposition pour faire barrage au racisme, ce plan s’appuie aussi sur le travail essentiel d’un secteur associatif bruxellois dynamique et possédant une grande expertise, indispensable dans l’importante tâche à accomplir.
Le secteur sera également représenté au sein du futur Conseil bruxellois à la lutte contre le racisme, qui sera institué afin de rendre des avis d’initiative ou à la demande d’un.e membre du Gouvernement sur toute initiative relative à la lutte contre le racisme.
Un suivi rigoureux
Par souci de transparence, chaque mesure du Plan est planifiée, budgétée et prévoit des indicateurs de suivi. Le Plan fera l’objet d’un monitoring régulier via le cabinet de la Secrétaire d’Etat à l’Égalité des chances et equal.brussels.
L’évaluation finale sera réalisée par un.e prestataire externe afin d’assurer un processus d’évaluation solide et neutre. Cette dernière évaluation ainsi la mise en œuvre concrète du Plan seront présentées au Parlement bruxellois (Commission Égalité des chances) par chacun et chacune des membres du gouvernement concerné.
Rachid Madrane, président du Parlement bruxellois : « La lutte contre le racisme et les préjugés est d’une urgence vitale pour nos sociétés, et c’est peut-être plus vrai encore dans une ville aussi cosmopolite que Bruxelles ! Je suis très heureux que le Parlement et le Gouvernement bruxellois aient pu œuvrer ensemble à l’élaboration d’un Plan régional qui, en traduisant en actions concrètes les recommandations formulées par la société civile lors des Assises, fait de la lutte contre tous les racismes une véritable stratégie politique. »
« Avec 184 nationalités présentes sur notre territoire, l’accueil et l’ouverture aux différences font partie de l’ADN bruxellois, » déclare le Ministre-Président Rudi Vervoort. Ce nouveau plan bruxellois destiné à contrer le racisme appelle la vigilance et l’action convaincue de l’ensemble de nos forces vives. Les acteurs bruxellois de la sécurité ont évidemment un rôle important à jouer en matière de respect des droits fondamentaux. »
Elke Van den Brandt, ministre bruxelloise de la Mobilité : « Une étape importante a été franchie dans la lutte contre le racisme. Félicitations à ma collègue Nawal Ben Hamou qui veille à ce que Bruxelles évolue pas à pas vers une ville inclusive et sûre pour toutes et tous. Bruxelles appartient à tous.tes les Bruxellois.es, quelle que soit leur origine. A Bruxelles chacun.e doit pouvoir être soi-même sans discrimination. C’est à cette lutte que je veux aussi participer. À la STIB, parking.brussels et chez Bruxelles Mobilité, nous mettrons encore plus l’accent sur la décolonisation de l’espace public, pour refléter notre diversité, entre autres, dans les arrêts de la STIB et en offrant au personnel des formations supplémentaires pour faire face aux actes racistes. »
Alain Maron ministre bruxellois de l’Environnement : « L’espace public, c’est ce que tous les Bruxellois·es partagent au quotidien et la façon dont on les nomme doit témoigner d’une vision du monde et contribuer à forger nos imaginaires. Dans cette optique, nous voulons visibiliser des personnes issues de différentes minorités ou qui ont marqué l’histoire en luttant contre la colonisation, le racisme ou les discriminations. C’est pour ça que Bruxelles Environnement veillera à offrir, à travers les noms des futurs parcs et espaces verts bruxellois, une reconnaissance à une plus grande pluralité de personnalités. »
Sven Gatz, ministre bruxellois en charge de la Fonction Publique : « La lutte contre le racisme et la discrimination sur le lieu de travail doit s’accompagner de mesures préventives et correctives telles que la sensibilisation et des actions concrètes comme celles élaborées dans ce plan. Avec des outils efficaces, nous pouvons ainsi mieux aborder les politiques de diversité autour du racisme et de la discrimination au sein des institutions régionales. »
« Bruxelles est la 2ème ville la plus cosmopolite au monde et l’ensemble des citoyens qui y habitent doit avoir le même accès au marché de l’emploi bruxellois. A l’heure où de nombreux secteurs sont sous pression et en manque de main d’œuvre, nous devons offrir les mêmes chances à chacun, peu importe leurs caractéristiques physiques. Dans le cas contraire, ce serait du gaspillage social. D’ailleurs, je présenterai dès janvier 2023, 15 engagements forts pour lutter contre toute forme de discrimination à l’embauche », annonce Bernard Clerfayt, ministre bruxellois de l’Emploi et de la Formation professionnelle.
Nawal Ben Hamou, secrétaire d’ État à l’Égalité des chances : « L’actualité et les chiffres démontrent à suffisance la nécessité d’un plan d’action fort pour lutter contre le racisme et les discriminations. Au travers de ce plan, la Région bruxelloise marque sa volonté de se saisir de chacune de ses compétences afin d’agir sur tous les domaines de la vie quotidienne des Bruxelloises et des Bruxellois mais aussi des personnes qui viennent visiter Bruxelles ou y travailler, afin d’en faire un enjeu régional incontournable. »
Barbara Trachte, secrétaire d’État bruxelloise chargée de la Transition économique et de la Recherche scientifique : « En tant que Secrétaire d’Etat à la transition économique, il est primordial pour moi de garantir que tous·tes les Bruxelloises et Bruxellois puissent accéder à l’entrepreneuriat, quel que soit leur origine ou leur parcours. Dans nos actions d’accompagnement et de soutien à l’entrepreneuriat, nous nous attachons donc à lutter contre les discriminations relatives à la couleur de peau, à la prétendue race, à la nationalité, à l’origine nationale ou dite « ethnique » et à l’ascendance.»
Pascal Smet, secrétaire d’État bruxellois à l’Urbanisme du Patrimoine, des Relations européennes et internationales, du Commerce extérieur et de la Lutte contre l’Incendie et l’Aide médicale urgente : « La lutte contre le racisme est une affaire collective de tous les instants. Nous y travaillons notamment en veillant à une meilleure représentation des Bruxellois et de leur diversité dans les administrations ou le corps des pompiers en y implémentant un nouveau plan de diversité ou instaurant des critères de sélection en cas d’égalité des candidats. Car la diversité bruxelloise est une force qu’il convient de valoriser. »