CP : Femmes et cyclistes à Bruxelles, quelles perspectives?

Communiqué de presse

Femmes et cyclistes à Bruxelles, quelles perspectives?

En 2019, seuls 36% des cyclistes bruxellois étaient des femmes… Pourquoi cette tendance et comment encourager les femmes à se mettre en selle ? Découvrez les résultats de l’enquête « Etre Femme et Cycliste à Bruxelles» menée par le service d’Etudes de Pro Velo à la demande de Bruxelles Mobilité.

La population cycliste à Bruxelles connaît une croissance continue ces dernières années, avec une explosion depuis la crise sanitaire. Sur les grands axes bruxellois, on a pu dénombrer +75% de cyclistes la première semaine de rentrée de septembre par rapport à la même semaine en 2019. Mais les femmes restent sous-représentées parmi les cyclistes, pourquoi et comment y remédier?

Elke Van den Brant, Ministre de la Mobilite, de la Sécutité routière et des Travaux publics : « cette étude nous montre qu’en plus du besoin général d’infrastructures cyclistes sécurisées, les femmes ont des besoins spécifiques en termes de mobilité. Nous devons les prendre en compte dans nos politiques de mobilité et leur offrir des alternatives crédibles, nous devons mener des politiques ciblées. Campagne de sensibilisation et accompagnement des femmes à la mise en selle seront donc au programme des prochaines années car nous n’arriveront jamais à mettre en place un transfert modal global vers une mobilité active, sans la moitié féminine de notre population. »

« L’enquête réalisée par ProVelo rencontre fort heureusement les priorités que le gouvernement bruxellois s’est fixé : faire de Bruxelles une région où les femmes peuvent se déplacer à vélo en toute sécurité et dynamiser ainsi leur mobilité. Une approche genrée de la mobilité est donc indispensable pour mieux répondre aux besoins de déplacement des femmes dans la ville. Il s’agit notamment d’assurer un maillage complet et cohérent des cheminements cyclables bruxellois pour  que les femmes puissent, à vélo aussi, se réapproprier l’espace public de manière sécurisée et apaisée. C’est une première étape indispensable pour influencer positivement les pratiques de mobilité des femmes. » précise de son côté la secrétaire d’Etat à l’Egalité des Chances Nawal Ben Hamou.

Les obstacles à la pratique du vélo par les femmes

Au sein des couples, une majorité des tâches reste tendanciellement assumée par les femmes (La Ligue des familles, 2018).  Pour assurer ces tâches, les femmes doivent réaliser des trajets plus complexes (transport de charges, enfants, arrêts multiples) les dissuadant de recourir au vélo. L’enquête montre que les femmes cyclistes avaient tendance à délaisser le vélo pour les déplacements utilitaires du type courses familiales, accompagnement d’enfants, etc. ainsi que pour les déplacements comprenant des arrêts intermédiaires (seulement 5% des déplacements à vélo comportent plusieurs arrêts intermédiaires contre 13% des déplacements réalisés avec un autre mode de déplacement). Le transport d’enfants est d’ailleurs cité par 23% des femmes cyclistes interrogées comme frein à la pratique du vélo.

L’enquête montre aussi que les femmes développaient une perception accrue des risques et des dangers potentiels liés à la pratique du vélo dans un environnement urbain. Ainsi, 54% et 47% des femmes non-cyclistes interrogées citent respectivement l’insécurité et le manque d’aisance comme freins principaux à la pratique, alors que ces freins ne sont cités que par 6% et 5% des femmes cyclistes régulières.

Il semblerait que la pratique, l’expérience et l’apprentissage permettent aux femmes de surmonter ces barrières.

La pratique du vélo est enfin perçue par certaines comme peu conciliable avec l’élégance associée à la féminité : rouler en jupe, ne pas trop transpirer, etc. sont de réels freins au changement de choix de mobilité au quotidien.

Les femmes voient le vélo comme solution pour une mobilité efficace et durable

Malgré les obstacles, le vélo apparaît cependant à de nombreuses femmes comme une solution de mobilité avantageuse à plus d’un titre : efficacité, rapidité, flexibilité, liberté, coût, etc. Le top 3 des raisons incitant les cyclistes régulières à faire du vélo : le bénéfice pour leur santé (71%), la rapidité (60%) et le plaisir ressenti (55%). Au-delà de ces avantages évidents, certaines femmes voient dans le vélo un moyen  de réduire leur vulnérabilité au harcèlement dans l’espace public ou de ne pas être tributaires des transports publics.  Les femmes semblent également plus sensibles aux problématiques environnementales, 48% indiquant que le critère « écologique » du déplacement est un facteur important dans leur choix du vélo comme mode de transport quotidien.

Les résultats de cette enquête confortent Bruxelles Mobilité à poursuivre les investissements pour améliorer les infrastructures et conditions de cyclabilité à Bruxelles. En concertation avec Parking.brussels, des parkings et consignes urbaines sécurisées sont multipliés. Avec Pro Velo, la Région propose par ailleurs des formations spécifiques pour accompagner la mise en selle des femmes telles que la Bike Experience, les formations Via Velo ou encore le module families@provelo qui débutera en octobre 2021. Une grande campagne de sensibilisation de ce public cible sera également lancée au printemps prochain.